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Il a déjà été question de soldats de plastique dans de précédentes notes que l'on peut voir ici.
J'ajoute ici ma modeste contribution avec ces quelques figurines abimées et délaissées qui dans l'après-midi d'hier et un passage sous la flamme d'un briquet ont su retrouver le chemin de mes étagères.
Cela fait un moment qu'il n'a pas été question ici du sculpteur d'Ailly-sur-Somme. Je suis allé le voir plusieurs fois depuis les dernières notes le concernant, j'y ai même envoyé le photographe Jean-Christophe Polien qui en a fait un très beau portrait que vous pouvez voir ici. Cette semaine j'ai pu reprendre la campagne photo qui doit permettre un inventaire complet de sa si singulière production. Pour le moment les photos compléteront l'album déjà présent dans la colonne de droite mais j'espère pouvoir sous peu les regrouper sur un support plus confortable au visionnage. Un affaire à suivre donc…
C'est le mois d'août, les magasins ont pour la plupart baissés leur rideaux. C'était le cas ce mardi pour les Éditions Baleine (11 rue Muller 75018 Paris) mais à travers les mailles de la grille métallique l'on pouvait apercevoir un vrai cabinet de curiosité.
La vitrine des Éditions Baleine, photos Laurent Jacquy, août 2013
Cette note se terminera par ce qui en fut à l’origine. Une vidéo animalière reçue par mail d’un ami peu enclin aux gags potaches. J’y jetais donc un coup d’œil, d’abord incrédule, puis rieur et enfin interrogateur. La chose me faisait penser à William Wegman, à son travail et à son livre pour enfant Chip veut un chien, où un jeune chien-humain ne rêve que d’avoir un… chien !
On s’en mord la queue.
C’est ici comme dans ma tête, les images se suivent, les choses en amènent d’autres et ça donne une note sur l’anthropomorphisme sans queue ni tête.
On y trouvera un alphabet, une tatoueuse, un taxidermiste réputé…
Il y a déjà sur ce blog plusieurs alphabets ou abécédaires illustrés, William Wegman en réalisa un avec ses chiens pour l'émission Sesame Street. On ne s'en prive pas.
L’humour et le décalage de Wegman nous interrogent aussi sur nos propres comportements et nous font souvent nous regarder nous. Mais n’est pas Wegman qui veut, les auteurs de cartes postales, volontairement kitsch ou pas, se dépassent pour humaniser des petites bêtes apparemment pas toujours volontaires. Mais qui ne dit mot consent.
Un Chimpanzé gardien de zoo. Carte postale américaine. 1915
Vous trouverez une collection impressionnante de cartes postales kitsch sur le site Popcards
je me suis souvenu d'une photo vue dans le livre "Roadside Americana", sur les enseignes et attractions du bord des routes aux États-Unis. Délires en tout genre chargés d'arrêter le touriste. Sur cette photo des animaux empaillés jouaient aux cartes. Cette attraction existait semble t'il déjà dans les années 1930.
Sud Dakota. Wall Drug, Animal Quartett. Roadside Americana. Photo Eric Peterson
Dans cette scène il s'agit de têtes empaillées agencées sur de mannequins. La taxidermie anthropomorphique, elle, nécessite la transformation d'un animal "complet" à qui l'on donnera des attitudes humaines dans des décors miniatures semblables aux maisons de poupées. Ce passe-temps typiquement anglo-saxon a ses passionnés et ses petits musées.
Walter Potter, pratiqua cet art (?) et créa dans les année 60 son propre musée, le Potters Museum à Bramber dans le Sussex.
On peut dire quà l'époque les rongeurs et les portées de chatons n'avaient qu'à bien se tenir, je ne sais pas ce qu'il en est aujourdhui mais Sue Jeiven, tatoueuse Newyorkaise réputée nous assure n'être responsable d'aucune mort pour réaliser ses sujets. Le personnage est impressionnant et loin du Walter Potter précédemment cité. Interview dans la boutique de la tatoueuse taxidermiste.
Y a-t-il de quoi se tirer une balle dans la tête ?
Pour finir la vidéo responsable de cette note. La technique est semblable à celle utilisée par William Wegman dans ses films (chien et humain dans le même pull). La bande son d'un restaurant et la patience des chiens à participer à cette plaisanterie avec leur maitre font le reste.
José Leitao devant le garage/atelier. Août 2011. Photo L. Jacquy
Je continue mes visites chez José Leitao (la précédente note qui lui était consacrée est ici), si sa production est un peu en veille en ce moment nous prenons le temps de la discussion et sortons petit à petit des sculptures de l’atelier pour des séances d’époussetage et de photos (une trentaine d’entre elles a été ajoutée à son album).
À chaque fois des merveilles sont au rendez-vous, et l’anarchie qui règne dans ce garage atelier, l'étouffement par le nombre de statues, laissent une grande place à l'effet de surprise, aux joies de la découverte. On est vite un explorateur dans un monde inconnu !
Lors de ma première visite, un coup d’œil circulaire m’avait fait évaluer le nombre de sculptures à environ 400. Lors d’une séance photo où je ne sortis que les représentations de mains (plusieurs sont dans l’album) j’en comptabilisai 60 de quoi revoir le nombre initial à la hausse.
José Leitao, sculpture sur bois. Recto, verso et 3/4. Taille ± 70 cm. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Taille ± 40 cm. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Une sirène dont la queue se termine en pied. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. La même avec son invite à la suivre. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Sirène ? Poisson sirène ?… Hauteur 50 cm. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Joueuse de boule longiligne. Hauteur 100 cm. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Une même statue, de face, en gros plan sur la tête du bébé qui naît, et de dos. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Voilà ce qu'on fait d'une buche destinée au chauffage quand on est Leitao. Hauteur 50 cm. Photo L. Jacquy
José Leitao, sculpture sur bois. Recto, profil, verso. Hauteur 40 cm. Photo L. Jacquy
J’ai rencontré Fanny Viollet au début des années 90. C’était en banlieue de Cherbourg à Equeurdreville à l’occasion d’une exposition collective. Ce qui fut, j’en suis persuadé, une soirée mémorable une alcoolémie par trop élevée ne m’en a laissé que quelques bribes.
Je me souviens d’une scène où se succédèrent artistes plasticiens, musiciens, théoriciens, inconnus éloquents…
Je me souviens de Joël Hubaut (alors recordman du monde de lancer de camembert) soliloquant.
Je me souviens d’une jeune fille nue accouchant d’un camembert (et pourquoi j’m’en souviens de ça ?).
Et je me souviens que dans ce tumulte, dans un coin retiré de la salle une silhouette s’activait sans discontinuer sur une machine à coudre. C’était Fanny Viollet, qui sur de longs, très longs rubans blancs, piquait à la machine, comme l’on prendrait en sténo, les actes et discours de la soirée. Un long texte, bien lisible, comme les noms cousus sur les cols enfantins, dégoulinait de sa machine. La chose me parut singulière, mais son attention tout entière à sa tâche m’empêcha d’en savoir plus. Elle eut très vite un site internet qui me permit de découvrir un éventail bien plus large de ses créations. Depuis le mois de mai 2011, elle a un nouveau site, fort bien fait. Vous pourrez découvrir la diversité de son travail présenté sous forme d’abécédaire. Elle y dévoile par le texte (mais aussi par la vidéo : Piquetures) certaines de ses approches et techniques.
Plusieurs séries de cartes postales détournées par le fil et par l'aiguille, ici, Tricots, ouvrages et autres occupations.
Puis, Nus rhabillés
Des jeux d'écriture
Grand ensemble de Piquetures réalisé et montré en 1991 à Cherbourg dans une exposition intitulée La Chambre à Coucher n°10.
Je vous invite donc à visiter le site de Fanny Viollet qui fera durablement parti des liens de ce blog.
Ah oui, je me souviens aussi de Damien Reynaud et Philippe Breton de l'association Papier Peint qui nous avaient invités là imperturbables derrière une pompe à bière récalcitrante.
Une chose en amenant une autre ce morceau de Déficit Des Années Antérieurs intitulé Kembou
Après plusieurs tentatives infructueuses, les portes du garage de José Leitao se sont enfin ouvertes. J’étais ce jour-là accompagné de l’infatigable arpenteur Bruno Montpied, venu dans la Somme à la découverte de trésors dont à ne pas douter il vous fera part sur son blog Le Poignard Subtil.
C’est en bord de route, à l’Entrée d’Ailly-sur-Somme, que ce Portugais d’origine, ancien ouvrier textile, travaille le bois, depuis sa retraite forcée par la fermeture des filatures qui l’employaient.
- Si j’avais su que je savais faire ça, j’aurais arrêté de travailler avant.
Si la découverte de ce talent de sculpteur fut une surprise pour lui, les plus de 300 sculptures entassées dans son garage le furent pour nous. Ses sources d’inspiration sont somme toute assez classiques (Néfertiti, les Égyptiennes, Toutankhamon, Jeanne d’Arc, la Joconde, la Tour Eiffel, les sirènes…) son travail quant à lui est pour moi tout à fait inédit.
C’est ici l’apparition d’étranges hybrides, égyptienne-sirène, poing combattant sur une tête égyptienne, mains de Fatima à l’œil ensanglanté, genou de Fatima ?, poings brandissant des glaives, dinosaures… Le bois de chauffe utilisé, une fois sculpté est très souvent peint de doré, ou recouvert de vernis brillant pouvant donner un aspect "kitch" à l’ensemble. Son accueil chaleureux et la brièveté de mon passage m’invitent à y retourner au plus vite. Ce sera l’occasion de présenter ici un album plus complet de ses travaux.
Un étrange assemblage où les éléments se télescopent, main de Fatima, bras en écailles de poisson, sexe masculin et belle poitrine, coiffe commençant en colonne dorique, sur le ventre un livre ouvert… Tous crédits photos L. Jacquy
José Leitao présente…
Difficile d'atteindre les productions plus anciennes.