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Ce sont des recherches sur Bonnot et sa bande qui m’ont amené sur le site de la Bibliothèque Zoummeroff. En fait de bibliothèque, il s’agit de la mise en ligne de la collection privée de Philippe Zoummeroff sur la justice pénale et la criminologie. Les documents nombreux et souvent rares (photos, articles de presse…) y sont proposés en haute définition. Mon regard s'est vite porté sur les productions graphiques de détenus, bagnards et surveillants dont voici un premier aperçu.
Comme d'habitude les images apparaissent en grand format sur un clic.
Les dessins d’un bagnard qui suivent, signés LK et datés de 1929, sont des caricatures de codétenus, que l’archiviste-collectionneur légende sur le site de leur profil pénal.
Ici on dirait que Loustal est aux couleurs.
Plus loin on découvre les cahiers de dessins d’Émile Simonet dit Fanfan, détenu à la prison Saint-Joseph de Lyon en 1930. Ils y sont reproduits dans leur intégralité.
J'ai fait un plan serré sur les tatoués des dessins qui suivent.
Les sources sont parfois plus anciennes (ici XIXe siècle) mais toujours intéressantes et surprenantes.
Cette note se terminera par ce qui en fut à l’origine. Une vidéo animalière reçue par mail d’un ami peu enclin aux gags potaches. J’y jetais donc un coup d’œil, d’abord incrédule, puis rieur et enfin interrogateur. La chose me faisait penser à William Wegman, à son travail et à son livre pour enfant Chip veut un chien, où un jeune chien-humain ne rêve que d’avoir un… chien !
On s’en mord la queue.
C’est ici comme dans ma tête, les images se suivent, les choses en amènent d’autres et ça donne une note sur l’anthropomorphisme sans queue ni tête.
On y trouvera un alphabet, une tatoueuse, un taxidermiste réputé…
Il y a déjà sur ce blog plusieurs alphabets ou abécédaires illustrés, William Wegman en réalisa un avec ses chiens pour l'émission Sesame Street. On ne s'en prive pas.
L’humour et le décalage de Wegman nous interrogent aussi sur nos propres comportements et nous font souvent nous regarder nous. Mais n’est pas Wegman qui veut, les auteurs de cartes postales, volontairement kitsch ou pas, se dépassent pour humaniser des petites bêtes apparemment pas toujours volontaires. Mais qui ne dit mot consent.
Un Chimpanzé gardien de zoo. Carte postale américaine. 1915
Vous trouverez une collection impressionnante de cartes postales kitsch sur le site Popcards
je me suis souvenu d'une photo vue dans le livre "Roadside Americana", sur les enseignes et attractions du bord des routes aux États-Unis. Délires en tout genre chargés d'arrêter le touriste. Sur cette photo des animaux empaillés jouaient aux cartes. Cette attraction existait semble t'il déjà dans les années 1930.
Sud Dakota. Wall Drug, Animal Quartett. Roadside Americana. Photo Eric Peterson
Dans cette scène il s'agit de têtes empaillées agencées sur de mannequins. La taxidermie anthropomorphique, elle, nécessite la transformation d'un animal "complet" à qui l'on donnera des attitudes humaines dans des décors miniatures semblables aux maisons de poupées. Ce passe-temps typiquement anglo-saxon a ses passionnés et ses petits musées.
Walter Potter, pratiqua cet art (?) et créa dans les année 60 son propre musée, le Potters Museum à Bramber dans le Sussex.
On peut dire quà l'époque les rongeurs et les portées de chatons n'avaient qu'à bien se tenir, je ne sais pas ce qu'il en est aujourdhui mais Sue Jeiven, tatoueuse Newyorkaise réputée nous assure n'être responsable d'aucune mort pour réaliser ses sujets. Le personnage est impressionnant et loin du Walter Potter précédemment cité. Interview dans la boutique de la tatoueuse taxidermiste.
Y a-t-il de quoi se tirer une balle dans la tête ?
Pour finir la vidéo responsable de cette note. La technique est semblable à celle utilisée par William Wegman dans ses films (chien et humain dans le même pull). La bande son d'un restaurant et la patience des chiens à participer à cette plaisanterie avec leur maitre font le reste.
Cette petite note pour vous inviter à découvrir le blog de Thomas Vinau intitulé donc Galerie de portraits en forme de patates, et c’est du reste ce que vous trouverez là. Un choix de photos étonnantes légendées avec humour et poésie. Quand mots et images se rient de nous on ne peut que faire de même. Amoureux de Glenn Baxter ou de Plonk et Replonk vous y serez chez vous.
Continuellement confronté au problème du rangement, du tri, du classement, ce blog sera peut-être mon défouloir. Je vais pouvoir y réunir des documents par association d’idées et non comme sur les étagères par sujet, format, éditeur… Je crois me souvenir que c’est Aragon qui, à la question : Comment avez-vous classé les livres de votre bibliothèque ? avait répondu : - par couleur. La réponse m’avait laissé pantois mais beaucoup séduite. Basta les nomenclatures, chronologies et ordres alphabétiques. Viva le désordre organisé, les vacances de la logique, le tri par analogies ou sensations…
Démonstration par l’exemple et par l’image. Pourquoi en manipulant «les cahiers de Marottes et violons d’Ingres» revue de 1939 ai-je aussitôt pensé à la revue «Hey» de mars 2010 ?
La démonstration se fera par l’image.
Voilà le cheminement. En cherchant une accroche à ce blog, je pensais à celle du n°1 des cahiers de Marottes et violons d’Ingres. Cette revue destinée au corps médical s’annonçait comme l’ «Organe du club médical des chercheurs et des curieux».
CLUB DES CHERCHEURS ET DES CURIEUX !
Ça a un côté Les 6 Compagnons, curieux je le suis, chercheur de petites bêtes je peux l’être.
Et puis c’est dans cette revue que j’avais lu des articles d’Anatole Jakovsky sur les créateurs d’art Brut. Comme celui-ci sur Raymond Isidore (que je mettrai en ligne en Pdf sous peu).
Double page de la revue Cahiers de Marottes et Violons d'Ingres N°60 - 1962
Anatole jakovsky, dont-il sera forcément question plus tard dans ces pages avait l’air d’un joyeux drille, comme sur cette photo prise devant la le magasin de l’antiquaire Jacques Damiot (aujourd’hui enterré au cimetière de Chartres, c’est à dire au pied de la maison Picassiette, le monde est décidément très petit).
Anatole Jakovsky, dont j'avais lu le livre Paris mes puces était l’ami Youki Desnos, celle-la même pour qui Foujita avait créé un tatouage en forme de sirène.
Et voilà, c’est cette petite sirène tatouée sur une cuisse de femme qui m’amène tout droit à la revue Hey N°3 et à ses pages consacrées aux peintures de Titine K Leu.
Titine K Leu. Charlie Vagner (Tatoo artist) 2001. Détails. A voir dans Hey #3