Nietzsche. Buste en bois. Yann Paris
Art populaire, art modeste - Page 35
-
No comment #1
-
Homonymies
Je voulais ajouter des liens dans la rubrique on ne s’en passe plus et je me rends compte que deux des blogs que je visite souvent se nomment tous deux LOCUS SOLUS. Pour les deux la référence à Raymond Roussel et claire, leurs contenus quant à eux m’intéressent en des points bien différents.
Locus Solus 1
Le premier, que je nommerai donc Locus Solus 1 dans ma liste des liens est le blog de Javier Mayoral, espagnol, cuisinier en Californie et peintre prolifique à ses heures. Il y présente ses productions, peintures souvent faites par séries, parodies d’ex-voto, phénomènes de Barnum, visages avec insectes, catcheurs… Il utilise une palette de couleurs très personnelle, les formats sont petits. Une quinzaine de ses œuvres avait été présentée à l’exposition Qui-va-là ?et toutes avaient éveillé la curiosité des visiteurs. Pour vous faire une idée allez donc voir sur Locus Solus 1. Ses travaux sont mis en vente de façon hebdomadaire sur Ebay dans la boutique Monsterparty. Les mises à prix y sont en général aux alentours de 8 euros.
Étrange, fantastique, mystère…
… surréalisme, pulp, croyances…
… Javier Mayoral réinvente l''imagerie populaire.
Quelques peintures de Javier Mayoral, lors de l'exposition Qui-va-là ?
Le second blog, découvert par hasard, est (je m’en aperçus ensuite) la réalisation d’une personne de ma connaissance. Nous avions correspondu lorsqu’il réalisait la revue Mandrill, et nous avions ripaillé plusieurs fois lors de sa venue à Amiens, pour quelque marathon de traduction lors du festival du film.Il y parle des choses dont nous avions parlé, des choses que l’on se met entre les noreilles (il m’avait fait une compilation jazz formidable avec Dorothy Dandridge fondante dans I didn’t know time it was), de livres, de brocante, de listes et autres manies. S’il lit beaucoup, vous le verrez, il lui reste tout de même le temps d’écrire des histoires (La nuit sans fin), et pour ce Locus Solus 2 bien plus que des notes, des articles riches, parfois littéraires, mais toujours généreux dans le partage du savoir.
La femme invisible. À la mémoire de Raymond Roussel.
Huile sur toile 195 x 130 cm.Tableau peint par la machine de Louise MontalescotLibrairie Guagga Art and Books (Cape Town)
Source : BibliobibuliDédicace de Musidora à André Breton.
(Source : catalogue de la vente André Breton, avril 2003)Brocante, brocante… Clichés T. Horguelin
À noter également que Locus-Solus est disponible au format pdf sur le site Hibouc avec quelques autres textes de Marcel Schwob, Nadar, Crevel…
-
La Maison d’Alberto
Autant je suis incapable de rester devant une vitrine emplie de choses que je ne peux pas me payer, autant les catalogues de ventes aux enchères (mêmes inaccessibles) peuvent devenir des livres de chevet.
Le catalogue de la vente « La maison d’Alberto » par la société Pierre Bergé et Associés (disponible en pdf sur leur site, ici) mérite qu’on s’y arrête. L’éclectisme de ce collectionneur est réjouissant, et l’inventaire de cette vente est riche en surpises. On y trouve pêle-mêle , des tableaux, des masques de catch, de livres d’artistes des maillots de football, des boites d’allumettes, des luminaires, des montres Swatch, des dessins, une collection Coca-cola…
Masques de catch et affiches de combats.
Daniele Milani dit Spider. Lucha Libre, gouache sur panneau
Cesare Breveglieri, San Siro, 1935, mine de plomb sur papier.
Pedro Fortunato, Mister B, Gouache sur papier.
Lien permanent Catégories : Art populaire, art modeste, Graphisme, Peinture, Sculpture, Sérigraphie 0 commentaire Tweet -
week-end Pascal
Anti calotin primaire, et de naissance, je me suis acheté mon premier évangile. L’Évangile selon Saint Lattier. Vais-je le ranger à côté du seul ouvrage "pieux" de ma bibliothèque ? La Genèse de Robert Crumb. On verra bien.
Gérard Lattier est rare au-dessus de la Loire, il faut donc guetter donc la sortie des publications le concernant.
Comme il avait raconté sa Bête du Gévaudan en 42 tableaux, comme un peintre mais aussi comme un conteur, il nous narre ici son Évangile.
Si l’histoire est bien connue des petits nenfants qui sont allés au catéchisme (et encore), elle l’est un peu moins par ceux qui comme moi trouvaient dans Pif Gadget ou dans Pilote un autre genre d’élévation.
Ici, c’est un peu l’Évangile en bande dessinée. Le sujet sans doute l’imposait, mais sans avoir modifié son trait naïf, les compositions semblent encore plus proches des ex-votos (décors moins chargés, oriflammes…). On se régale de son humour, de sa vision, on finirait presque par faire copain avec Jésus. Il installe son évangile non loin de lui ou de ses spectateurs, intégrant nombres d’éléments, de personnages, de lieux de son sud cévenol. Il apparaît lui-même bien souvent (entre autre en Judas dans la cène).
Le livre fait 200 pages, format à l’Italienne 30x 27cm.
On le trouve aux éditions du Chassel - 25 rue Jean-Jaurès, 07600 Vals-les-Bains.
Renseignements : editionsduchassel@wanadoo.frL'évangile : la résurrection. L'Évangile selon Saint Lattier. Ed du Chassel. 2010
L'évangile : la résurrection. L'Évangile selon Saint Lattier. Ed du Chassel. 2010
Ce monde est plein de prophètes ! Pour être prophète, il suffit de se croire inspiré par Dieu, de vouloir faire le bonheur des hommes et d'être sùr de détenir la vérité. Alors, on grimpe sur un rocher et on prophétise et les pauvres hommes couillons comme des bédigues, écoutent, croient, obéissent et marchent.
L'Évangile selon Saint Lattier. Ed du Chassel. 2010
Et une chose en amenant une autre, ces deux statuettes de bois, d'origine polonaise, qui m'ont rejoint il y a bien longtemps et dont je ne me lasse pas.
Lien permanent Catégories : Art naïf, Art populaire, art modeste, Art singulier, Éditions, Peinture, Sculpture 0 commentaire Tweet -
Le village fantôme
En courant les réderies ce dimanche, un groupe de maisons haut perchées sur des tubes métalliques attire l’œil. Le terrain clos semble délaissé. Dans un coin, au sol, un tas de maisons quasi détruites laisse penser qu’un véritable village se tenait debout sur cette parcelle. Bonne idée en tout cas d’avoir placé ce village miniature à hauteur d’yeux.
Suivent quelques clichés de ce village que son créateur semble avoir déserté.
Un village comme en apesanteur. Photo L. Jacquy
Le lancement d'un plan Orsec semble inévitable. Photo L. Jacquy
Une quinzaine de maisons reste sur pied, une dizaine d'autres gît dans un coin. Photo L. Jacquy -
Soleil sans fin
Deux choses m’ont fait m’intéresser aux environnements spontanés et à leurs créateurs. La première fut la proximité géographique du site de Bodan Litnianski que j’ai pu voir évoluer au fil des ans. La seconde fut la parution en 1984 du livre de Francis David Guide de l’art insolite Nord/Pas-de-Calais (Éditions Herscher, Paris), Picardie. J’y découvrais pour la première fois les créations de Léon Évangélaire, Arthur Vanabelle… et de Monsieur Goldoni de Quesnoy-sur-Airaines. Ma dernière visite sur les lieux datait de 2006, la maison était devenue tristounette, seule une statue de femme à l’équilibre précaire persistait dans le jardinet.
Le jardin tel qu'il apparaissait en 1984 sous l'œil de Francis DavidDe passage sur place comme guide du Poignard subtil, la maison répondant au nom énigmatique de "Soleil sans fin" a repris des couleurs et de nouvelles statues sont apparues. Les constructions de bois (moulin, château) ont disparu. La femme de ciment est toujours là. Son châle a changé de couleur et elle accueille le visiteur à gauche du chemin, laissant place à un barbichu aux bras grands ouverts et à un paon (absents auparavant). Les petites ornementations de mosaïque contrastent aujourd’hui avec une façade de couleur jaune.
La maison, désertée ce jour-là, n’a pu nous livrer le nom de l'heureux restaurateur.
Des panniers en mosaïque ornent la porte. Photo L. Jacquy
Les décorations qui emplissaient le jardinet, sont maintenant ramassées sur la façade. Photo L. JacquyLa légère inclinaison de la statue donne un certain swing à la demoiselle. Photo L. Jacquy
Les animaux ont retrouvé leurs couleurs. Photo L. Jacquy
Des personnages bien accueillants. Photo L. Jacquy -
Nouvelles hybrides
Après plusieurs tentatives infructueuses, les portes du garage de José Leitao se sont enfin ouvertes. J’étais ce jour-là accompagné de l’infatigable arpenteur Bruno Montpied, venu dans la Somme à la découverte de trésors dont à ne pas douter il vous fera part sur son blog Le Poignard Subtil.
C’est en bord de route, à l’Entrée d’Ailly-sur-Somme, que ce Portugais d’origine, ancien ouvrier textile, travaille le bois, depuis sa retraite forcée par la fermeture des filatures qui l’employaient.
- Si j’avais su que je savais faire ça, j’aurais arrêté de travailler avant.
Si la découverte de ce talent de sculpteur fut une surprise pour lui, les plus de 300 sculptures entassées dans son garage le furent pour nous. Ses sources d’inspiration sont somme toute assez classiques (Néfertiti, les Égyptiennes, Toutankhamon, Jeanne d’Arc, la Joconde, la Tour Eiffel, les sirènes…) son travail quant à lui est pour moi tout à fait inédit.
C’est ici l’apparition d’étranges hybrides, égyptienne-sirène, poing combattant sur une tête égyptienne, mains de Fatima à l’œil ensanglanté, genou de Fatima ?, poings brandissant des glaives, dinosaures… Le bois de chauffe utilisé, une fois sculpté est très souvent peint de doré, ou recouvert de vernis brillant pouvant donner un aspect "kitch" à l’ensemble. Son accueil chaleureux et la brièveté de mon passage m’invitent à y retourner au plus vite. Ce sera l’occasion de présenter ici un album plus complet de ses travaux.
Un étrange assemblage où les éléments se télescopent,
main de Fatima, bras en écailles de poisson, sexe masculin et belle poitrine,
coiffe commençant en colonne dorique, sur le ventre un livre ouvert…
Tous crédits photos L. JacquyJosé Leitao présente…
Difficile d'atteindre les productions plus anciennes.Le fameux genoux de Fatima.
-
Encore lui !
Les Amiénois peuvent aller voir des travaux de Yann Paris, dans la vitrine du bar le Saint-Claude à l’angle de la rue Camillle Desmoulin et Gauthier de Rumilly. Ce café de quartier fort sympathique accueille plusieurs fois l’an sous le haut patronage de Dominique Grain des expos de sculptures. Que cela dure !
Cette mini exposition nous propose les bustes ou bas-reliefs de :
Daniel Johnston, Jad Fair, The Last Poets, Kraftwerk, Sly Stone, Lux Interior, Polnareff, Syd Barret, Johny Rotten. -
Belle Étoile
La façade du31 de la rue du Docteur Eugène Richard, à l'Étoile (Somme). Clichés Laurent JacquyJe suis allé voir l’expo Franck Montardier à Abbeville. Las, j’ai trouvé porte close. On communique, on cartonne, on affiche mais on ne met pas les horaires. Ce sera donc pour plus tard. Au retour, passage rapide à l’Étoile, ancien village de filatures, avec ses corons en plein champs et le reste d’une façade décorée.
C’est au 31 de la rue du Docteur Eugène Richard (visible sur streetview). Dans le bas, herbage et lapins sont peints. Les fleurs et les arbres sont des bas-reliefs de ciment peints. Les animaux, oiseaux et papillons sont des sculptures peintes fixées au mur. Sur le toit du mur, un chat, un écureuil, un couple d’oiseaux et un canard, faits de ciment se promènent.
-
Tarzan
On trouve en ce moment sur un site d’enchères, cette plaque émaillée qui m’a toujours fait furieusement envie. D’un moyen format 47,5 x 30cm, elle vante la marque Tarzan – équipement pour la chasse et l’exploration sous-marine, tout un programme. Elle réunit plusieurs qualités, son graphisme assez proche de celui des BD petit format de l’époque (Marcello?), sa composition efficace, mais elle ouvre surtout au merveilleux, à Tarzan. Déjà multi-opérationnel le voilà en plus roi des profondeurs, gare à vous les poulpes géants.
Il y a bien longtemps un ami m’a fait lire les romans, c’était à l’époque dans la collection Édition Spéciale, chez Hachette, et j’avais pu découvrir le vrai Tarzan ce que je ne saurai que trop vous conseiller. Les aventures peuvent se dérouler, pendant la préhistoire ou sous l’Empire Romain, il combat des hommes fourmis, son fils aviateur fait la guerre de 1914 au-dessus de la Somme… De quoi attirer la curiosité non ?
La dernière édition des 25 romans date de 1988 (aux nouvelles éditions Oswald), il vous faudra donc faire vide-greniers et bouquinistes.
Alors voilà, une chose en amenant une autre à voir cette plaque, mes yeux ont quitté l’écran pour s’assurer de la présence inébranlable de 2 tarzans qui me surveillent dans un coin du bureau.
Ce petit plâtre (35 cm) nommé sur son socle Tarzan au Singe,
nous propose un tarzan bien jeunot qui semble accompagner un enfant à l’école.Un Tarzan assez pudique, (il n’aime pas beaucoup qu’on le voit en maillot de bain).
Sculpture en bois de Yann Paris, en transit à la maison.
Il y a beaucoup d'ouvrages sur Tarzan, mais puisque vous êtes à courir les bouquinistes pour trouver les romans recherchez Le Tarzan de Francis Lacassin chez Henri Veyrier. C'est vraiment une bible, riche en illustrations